STORYTELLING MAYA
Je m’appelle Nabou, j’ai 29 ans, je suis mariée et maman d’un petit garçon de 8 mois et j’ai une aide-ménagère qui s’appelle Maya.
Avec Maya, nous faisons notre marché toutes les semaines et nous préparons des marinades à base d’herbes aromatiques que nous mettons au congélateur. Chaque fois que je dois cuisiner j’ai de quoi mariner, assaisonner et accompagner mes préparations. C’est comme ça que j’ai eu l’idée de faire des marinades et des sauces prêtes à l’emploi pour faciliter la vie des femmes actives et des mamans , comme moi, qui manquent de temps.
C’est l’occasion pour moi de valoriser les produits issus de l’agriculture locale et prouver que nous pouvons développer des produits aussi intéressants que les produits occidentaux avec nos recettes locales.
Je veux également rendre hommage à ma cuisinière Maya, qui n’a pas eu la chance d'aller à l’école, mais qui déborde d’ingénuité et de bonne volonté et aussi à toutes ces « Maya » qui sont dans nos maisons et sans qui nos projets ne pourraient voir le jour.
CONTEXTE & PROBLÈME
Le secteur agroalimentaire malien offre d’énormes opportunités notamment le sous secteur des légumes et celui des aides culinaires qui sont en forte croissance. Cela s’explique par l’agrandissement de la classe moyenne couplé à une amélioration des habitudes nutritionnelles de la population ; les gens optent de plus en plus pour une alimentaire saine.
Cependant, les systèmes actuels de transformation agroalimentaire restant largement traditionnels, la croissance du secteur profite plus aux importations qu’aux produits locaux. On observe 35% de croissance en 5 ans dans l’importation des légumes et le marché des épices, sauces, conserves et aides culinaires représente plus de 200 millions d’euros par an ; la plupart de ces produits étant importés d’Europe, du Moyen Orient et d’Asie.
C’est ce constat, associé aux importantes pertes post-récoltes que subissent les maraichers qui a poussé Seynabou Dieng à se lancer dans la production de sauces et aides culinaires préparées à base de légumes et aromates locaux.
LA SOLUTION DE MAYA SARL
C’est en fin 2016 que Seynabou Dieng, 31 ans, diplômée en marketing et stratégie, a créé Maya afin de se prouver à elle-même et à son entourage qu’on pouvait faire des sauces et des assaisonnements avec les légumes et herbes aromatiques locaux au lieu de recourir systématiquement aux bouillons de cube et autres produits manufacturés. Ainsi elle a commencé à préparer des marinades dans sa cuisine avec l’aide de Maya, sa cuisinière de l’époque. Après les marinades, Seynabou s’est rendue compte que beaucoup de vendeuses jetaient leurs légumes à la fin de la journée car elles n’avaient aucun moyen de les conserver. Elle a donc commencé à faire des conserves de piment et de tomate en nouant des partenariats avec les maraichères de la zone périurbaine de Bamako.
Aujourd’hui, 2 ans après sa création Maya est une entreprise malienne spécialisée dans la fabrication de sauces, de marinades et de vinaigrettes réalisées avec des produits maraichers. Sa mission consiste à développer et commercialiser des aides culinaires innovantes, saines et connectés au monde agricole afin de véhiculer une nouvelle forme de consommation « responsable ». Maya symbolise ainsi l'ingéniosité de la femme africaine moderne, curieuse et engagée dans une démarche de consommation inclusive et éco-responsable. La société a transformé 30 tonnes de légumes en 2018 et s’est donné pour objectif de transformer 55 tonnes en 2019 grâce à cette campagne de crowdfunding.
Les fonds collectés serviront à financer: - Une machine de cuisson de sauces d’une capacité de 200 litres - Un séchoir solaire - Un véhicule de livraison - Une formation pour ses employés - La normalisation du site de production afin de pouvoir exporter à l’international
SON IMPACT- SOCIAL ET ÉCONOMIQUE
L’impact social généré par Maya est assez large et comprend entre autres : - L’employabilité des femmes et des jeunes : Maya a créé 10 emplois permanents et 5 emplois saisonniers en 2 ans d’activité. Sur les 10 employés 9 sont des femmes et 8 ont moins de 30 ans.
La création d’opportunités pour le monde rural : les matières premières agricoles utilisées dans la production de Maya permettent aux agriculteurs d’avoir des revenus supplémentaires et de réduire les pertes post-récolte.
La protection de l’environnement : Maya s’est associée à une startup Malienne pour optimiser le cycle de vie de ses bouteilles de conserve en verre. En effet, la startup collecte les bocaux de Maya, les traite et les revend à Maya à un prix préférentiel. Le verre étant 100% recyclable, cela permet de réduire drastiquement l’empreinte écologique de l’activité de Maya et d'éviter les importations de verre. Aujourd’hui 30% des bocaux en verre utilisés par Maya sont recyclés.
La promotion de l’entrepreneuriat local et la lutte contre l’immigration : dans un contexte où 20% des jeunes sont au chômage, beaucoup de ces jeunes chômeurs envisagent d’immigrer vers l’Europe au risque de leur vie. Des initiatives comme Maya permettent à ces jeunes de voir que l’entrepreneuriat est aussi une option. Cela est d’autant plus inspirant pour eux que Seynabou a elle-même fait ses études en Europe et a décidé de revenir lancer son business au Mali. Elle travaille avec les associations de jeune et leur offre une partie de son temps pour les motiver et les coacher pour réussir leurs projets entrepreneuriaux.
POURQUOI LE CROWDFUNDING? -
Depuis sa création, l’entreprise Maya a été financée sur les fonds propres de la fondatrice et sur le « love money » de sa famille. En effet, aux débuts de Maya, Seynabou était salariée dans une ONG ; elle a fait le choix de s’investir dans son business pour le faire croitre. Cela permis de considérablement augmenter la demande et le nombre d’employés a été multiplié par deux. Seulement avec l’augmentation de la demande, Maya a désormais besoin d’un fonds de roulement plus important, de nouvelles machines, d’un véhicule de livraison mais aussi de formations pour ses employés afin d’améliorer la qualité des produits et pouvoir les exporter dans la sous-région. Tout cela nécessite un financement.
Au Mali, la plupart des banques sont des banques de dépôt et elles financent très peu l’agrobusiness car c’est un secteur considéré comme risqué. Par ailleurs, les taux d’intérêt de l’emprunt sont aux alentours de 12% et la banque demande une garantie (un titre foncier). Dans un contexte social où les femmes n’ont pas accès au foncier, Seynabou n’a pas pu avoir accès au financement bancaire car même si son business marche, elle n’a pas de garantie et les taux sont beaucoup trop élevés pour espérer en tirer un bénéfice.
Par ailleurs, les fonds d’investissement qui interviennent au Mali, s’intéressent à des projets plus importants, qui demandent des financements de l’ordre d’1 million d’euros. C’est une option qui sera certainement intéressante pour Maya dans un futur proche mais pas maintenant. Ainsi, le crowfunding reste donc un bon outil de financement pour permettre à Maya d’augmenter sa capacité de production, d’améliorer la qualité de ses produits et de garantir une sécurité du travail à ses employés.
POURQUOI CONTRIBUER? -
Contribuer au financement de Maya c’est contribuer à la réussite d’une initiative qui à terme pourra permettre à beaucoup de jeunes de se lancer et de croire qu’on peut réussir dans l’entreprenariat au Mali. Entreprendre en Afrique surtout dans un contexte de crise comme au Mali n’est pas évident mais c’est certainement plus sensé que de risquer sa vie à traversant la Méditerranée ou de finir sans papier dans une capitale européenne. Si Maya réussit, c’est plusieurs jeunes qui pourraient se sentir pousser des ailes et tenter l’entreprenariat au de l’immigration clandestine.
Contribuer au financement de Maya, c’est permettre à une PME africaine de proposer des produits africains de qualité au reste de monde et ainsi changer cette image de l’Afrique qui ne produit rien. C’est tellement évident de trouver une boite de sardine européenne dans nos supermarchés, quelles sont les chances d’un confit de tomates malien d’arriver à Carrefour ? Très petites. Pourquoi ? Très souvent parce que le financement est un problème en Afrique… parce que les initiatives africaines sont moins soutenues, moins encouragées. Parce que les entrepreneurs africains manquent d’argent tout simplement.
Contribuer au financement de Maya, c’est permettre à Abdoulaye le façonneur de cartons recyclés de Maya, à Amy & Nana les vendeuses de piment, à Sokona, Nathalie, Perpe, Kankou, Tenin et les autres d’avoir la sécurité de l’emploi et de se sentir fièrsva de contribuer à faire avancer une petite entreprise malienne. C’est aussi permettre aux maraichères de Baguineda, Sikasso et Farako de continuer à cultiver en étant sûres que leurs récoltes auront des débouchés et ne seront pas jetées dans le fleuve Niger.
Contribuer à Maya c’est enfin permettre à Seynabou Dieng, qui a laissé carrière et salaire pour s’investir dans l’entreprenariat en Afrique, de continuer son combat pour le développement de son pays.
L'EQUIPE DERRIERE TOUT ÇA
L’équipe de Maya est composée de jeunes gens très dynamiques. La plupart des employés de Maya sont arrivés pour un stage de fin d’étude et sont aujourd’hui des membres à part entière de l’équipe. Seynabou essaye de transmettre une culture d’entreprise forte et incite les employés à eux même être acteurs du changement. Elle leur inculque des valeurs telles que la résilience, le dépassement de soi, la flexibilité et l’autonomie. Ils sont la plus grande force de Maya.
- Sokona dite Kadiatou Doumbia – Gestionnaire comptable
- Perpetue Somboro – Chargée des achats et de la gestion des stocks
- Kankou Ballo – Chargée de production
- Nathalie Yanou – Gérante boutique
- Tenin Koumare – Agent de production
- Natenin Koumare – Agent de production
- Mariame Maiga – Agent de production
- Sidiki Coulibaly – Commercial livreur
- Seynabou Dieng Traoré – Gérante